Jonathan Harvey
Elève d’Erwin Stein et Hans Keller, puis de Milton Babbitt à Princeton, Jonathan Harvey a été très tôt attiré par les nouvelles technologies, notamment grâce à l’élargissement du champ sonore que ces dernières pouvaient procurer. Loin d’enfermer le son, Harvey pense que l’usage de l’électronique peut au contraire libérer l’inspiration, à l’image notamment de ce qu’a pu faire Stockhausen. Composée lors de son séjour à l’Ircam en 1980, Mortuos Plango, Vivis Voco est ainsi la première œuvre marquante où Harvey mélange sur une bande la voix de son fils chantant et le son d’une cloche. D’autres compositions mixtes suivront, comme Advaya ou son Quatuor à cordes n°4, où le musicien affirme son attirance pour la musique spectrale, mais Harvey ne s’interdit pas de revenir à des œuvres purement acoustiques, comme le bouleversant quintette Death of Light, Light of Death, inspiré par le retable d’Issenheim de Grünewald. La scène attire également le compositeur, avec les opéras Passion and Resurrection (1981), Inquest of Love (1993) et enfin Wagner Dream (2007), qui imagine sur un livret de Jean-Claude Carrière, ce qu’aurait pu être le grand opéra sur Bouddha rêvé par Wagner. Décédé en 2012, Harvey laisse une œuvre unique, où l’usage des technologies les plus modernes est mis au service d’une véritable quête spirituelle.