Terry Riley

Considéré comme un des fondateurs de la musique minimaliste et plus généralement comme l’un des compositeurs les plus importants de musique classique aux États-Unis, Terry Riley est né en 1935 en Californie. En parallèle de ses premières scènes en tant que pianiste, il étudie la composition à l’université et au conservatoire de San Francisco puis à Berkeley, tout en se perfectionnant auprès de Seymour Shifrin et Robert Erickson pour la composition, et de Wally Rose pour le piano ragtime. Si ses premières compositions restent fortement influencées par Stockhausen (comme le sextuor Spectra, 1959), il change rapidement de style suite à sa rencontre avec La Monte Young, figure emblématique du courant minimaliste, et travaille de plus en plus sur la répétition de courts motifs tout en ayant recours à la microtonalité (Quatuor à cordes, 1960 ; Trio à cordes, 1961). Co-fondateur du San Francisco Tape Music Center, où il collabore avec Steve Reich, Morton Subotnick ou encore Pauline Oliveros, il se passionne pour les nouvelles technologies d’enregistrement. Son Concerto pour deux pianos et cinq magnétophones explore les effets d’échos mais emprunte aussi à la musique concrète avec la diffusion de bruits d’explosions, de cris, de rires. L’expérimentation sonore est poussée plus loin dans les All-Night Concerts des années 1960 pendant lesquels le compositeur-pianiste improvise du crépuscule à l’aube sur un vieil harmonium arrangé avec un moteur d’aspirateur et un saxophone couplé à un enregistreur magnétique, le tape-delay, qui permet de créer des effets de boucles en restituant avec retard les sons enregistrés en direct. En 1970, un premier voyage en Inde le mène sur les pas du maître du chant classique indien Pandit Prân Nath, son plus influent professeur, avec qui il se produira jusqu’à la fin des années 1990. Il commence par ailleurs en 1980 une longue coopération avec le Kronos Quartet, qui aboutit à la composition de treize quatuors à cordes. Le premier d’entre eux, Sunrise of the Planetary Dream Collector (1980), est construit sur une forme ouverte qui laisse une grande part à l’interprétation des musiciens, un principe qu’il affectionne particulièrement depuis la composition de son œuvre la plus marquante, In C (« en do »). Créée en 1964, aujourd’hui pièce maîtresse du mouvement minimaliste américain, elle suit le même procédé modulaire que Keyboard Studies (1963) en soumettant aux interprètes des dizaines de motifs qu’ils peuvent enchaîner, répéter et superposer comme bon leur semble. Ses contributions à la pop music (A Rainbow in Curved Air, 1968), au raga indien ou encore à la musique de film font de Terry Riley un créateur résolument éclectique, dont l’influence se ressent chez des artistes aux styles musicaux très variés.