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27 avril 2017

21ème Festival de Pâques de Deauville - jeudi 27 avril 2017
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Quatuor Verdi, Quatuor Niles

Ce programme américain particulièrement original sera à n’en pas douter source d’heureuses découvertes. Si Gershwin est sans conteste le plus connu des cinq compositeurs à l’affiche, sa Lullaby (berceuse) pour quatuor à cordes ne saurait disputer la notoriété de Rhapsody in Blue, Porgy and Bess ou de
dizaines d’airs tels « I got rythm », « ‘S Wonderful » ou « The man I love ». Cette pièce en un seul mouvement d’une huitaine de minutes est l’œuvre d’un jeune compositeur partagé entre l’étude et Broadway. Elle commence par un unisson des quatre instruments auquel répondent aussitôt de grands écarts du violon, qui semble s’accorder, repris plusieurs fois par le violoncelle. S’y superpose alors le thème principal doucement chaloupé et langoureux. Restée dans un tiroir (ou une étagère !), cette musique ne fut dévoilée dans sa formation originale pour quatuor qu’en 1967 grâce aux bons soins d’Ira Gershwin, frère aîné du compositeur et parolier de la plupart de ses tubes. Entre-temps, George l’avait utilisée en 1922, dans « Has anyone seen my Joe? » un air de son opéra Blue monday.

L’œuvre suivante présente un des pères de la musique américaine d’aujourd’hui, celle que l’on dit, de façon réductrice ou condescendante, répétitive ou minimaliste. Sans doute moins célèbre, en France tout du moins, que ses contemporains Philip Glass et Steve Reich fêtés dans le monde entier, Terry Riley navigue pourtant comme eux entre les styles (du jazz au classique en passant par les musiques du monde et le rock), les genres (la musique pour le théâtre, le cinéma ou le concert) et les effectifs (du piano seul à l’orchestre). Peut-être sa longue barbe et ses tenues exotiques, sans parler de son installation dans son Sri Moonshine Ranch en Californie, ont-ils contribué à le faire passer pour un gentil illuminé, un chaman ou un baba cool. Excellent pianiste de jazz, passionné par John Coltrane et Thelonious Monk, grand connaisseur de la musique indienne, Terry Riley s’est
particulièrement intéressé à l’improvisation, orientant la musique vers une
forme ouverte, contestant ainsi la structure clairement organisée et fermée de
la musique occidentale. Composé en 1980 à l’attention du quatuor Kronos, Sunrise of the Planetary Dream Collector évoque d’ailleurs en son début les
intonations de la musique indienne. Même si cette pièce repose sur un modèle de quatorze pulsations, elle semble abandonner ses « thèmes » (on peut facilement les identifier à l’écoute car ils sont répétés) au bon vouloir des
interprètes et pourrait ne pas s’arrêter.

Benjamine de ce quintette de compositeurs, la new-yorkaise Jessie Montgomery, violoniste de formation, est encore inconnue en France. Son œuvre compte des pages pour voix soliste, pour orchestre et pour quatuor à cordes. L’artiste en connaît aussi bien les rouages que le répertoire puisqu’elle fait partie du Catalyst quartet, fondé en 2010, où elle tient l’archet de second violon. Cet ensemble s’intéresse autant à la création qu’à la musique du passé (Beethoven, Bartók) et a ainsi enregistré son propre arrangement des Variations Goldberg de Bach ainsi que Strum. Créée en 2006, révisée en 2012, cette œuvre justifie son titre par le style de jeu particulier du violon. Le strumming (de to strum : gratter) consiste à jouer un instrument à cordes comme une guitare. L’écriture à la fois dynamique et lyrique de Jessie Montgomery se déploie sur les sept minutes que dure Strum.

« Génie et pionnier » c’est ainsi que Leonard Bernstein présentait Charles Ives durant l’un de ses fameux Young People’s Concerts télévisés. Il est vrai que l’audace de ce compositeur du dimanche (il vivait de son métier d’assureur et s’adonnait à la musique durant son temps libre) ne laisse pas d’étonner. Dans ses compositions orchestrales, se superposent et se télescopent différentes feuilles de musique (le défilé d’une harmonie municipale, une sirène de pompier, des mélodies populaires, etc) en un joyeux bazar ou en une singulière apesanteur (The Unanswered Question). Ecrit alors qu’il étudiait encore à Yale, son quatuor n° 1 De l’Armée du salut se montre moins radical mais néanmoins singulier. Initialement conçu pour orgue, instrument qu’Ives maîtrise dès ses quatorze ans, et quatuor, il en conserve la forme classique en quatre mouvements mais en abandonne les titres (Chorale, Prelude, Offertory, Postlude). Le premier mouvement adopte la forme rigoureuse de la fugue. Ives l’étoffera pour en faire le troisième mouvement de sa symphonie n° 4. Mais le compositeur portait déjà un intérêt manifeste à l’art de la citation : le thème principal est en effet celui d’un air connu sous le nom de Missionary Hymn (From Greenland’s Icy Mountains). Le mouvement suivant de forme ABA poursuit sur la même voie et utilise le chant gospel Beulah Land (A) et l’hymne Shinning Shore. Il réapparaîtra dans les deux mouvements suivants. Le troisième mouvement commence cependant par citer un autre chant religieux, Nettleton (Come, Thou Fount of Every Blessing). Le finale présente une des premières expériences de superposition (de mesure et de mélodie) chère au compositeur et s’achève sur une cadence plagale, c’est-à-dire paisible, malgré les trémolos nerveux des archets, comme bien de pièces religieuses, affirmant ainsi le titre sans équivoque de ce quatuor.

Notre exploration de l’Amérique s’achève en compagnie d’un compositeur à la notoriété croissante dont les oeuvres entrent au répertoire des grands orchestres d’outre-Atlantique. Il a longtemps collaboré avec celui de San Francisco et vient de terminer une résidence de trois ans avec celui de Chicago. Riccardo Muti a ainsi enregistré son Anthology of Fantastic Zoology et Alternative Energy. Comme dans la plupart de ses pièces pour orchestre, ses bagatelles convoquent de l’électronique (Bates est aussi DJ). Crée en 2012 en Californie par le quatuor Del Sol, cette pièce réunit quatre mouvements, un quart d’heure d’une musique étonnamment pulsée et rythmique, bien loin de l’image sévère classique du répertoire pour quatuor. La partition requiert, en plus des quatre instruments, une paire d’enceintes pour diffuser la musique électronique. Rough Math et Scrapyard Exotica semblent morcelés et discontinus bien qu’assujettis à une irrésistible force motrice. Plus lyrique, Mating Dance confie la ligne mélodique au premier violon et à l’alto tandis que le second violon et le violoncelle se chargent de l’accompagnement. Le finale, Viscera, se réfère explicitement à l’agitation continue des organes et imagine le quatuor engagé dans une course folle.

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À (RÉ)ÉCOUTER

21e Festival de Pâques de Deauville, jeudi 27 avril 2017
Quatuor Niles ensemble
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Terry Riley (1935 - ), Sunrise of the Planetary Dream Collector pour quatuor à cordes

21e Festival de Pâques de Deauville, jeudi 27 avril 2017
Quatuor Verdi ensemble
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Sunrise of the Planetary Dream Collector
21e Festival de Pâques de Deauville, jeudi 27 avril 2017
Quatuor Niles ensemble
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Charles Ives (1874 - 1954), Quatuor à cordes n° 1 « From the Salvation Army »

21e Festival de Pâques de Deauville, jeudi 27 avril 2017
Quatuor Verdi ensemble
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