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1er mai 2016

20ème Festival de Pâques de Deauville - dimanche 01 mai 2016
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : David Petrlik, Bruno Philippe, Guillaume Vincent, Ismaël Margain, Guillaume Bellom

Sur le modèle de son aîné Béla Bartók et de ses Mikrokosmos, György Kurtág a conçu ses cahiers de Játékok (jeux) comme selon un projet pédagogique. Depuis 1973, le compositeur a ainsi noirci neuf volumes de pièces pour piano et piano à quatre mains. Ces pièces brèves (trente seconds, une minute, deux au maximum) appréhendent bien sûr des questions techniques propres à l’instrumentation mais elles ne craignent pas de familiariser l’apprenti virtuose avec le langage moderne, proposant des clusters (agrégats de notes obtenus en appuyant la main ou l’avant-bras sur le clavier), de jouer avec les paumes ou les poings comme le ferait spontanément un enfant. Actionner la pédale, faire glisser son doigts sur les touches, brusquer le clavier appartiennent donc au langage de Játékok. Il ne faut d’ailleurs pas considérer cet ensemble, que le compositeur et son épouse Martá donnent souvent en concert, comme une page mineure à cause de son objet didactique. Elle s’inscrit au contraire pleinement dans les recherches de timbres, de couleurs, de résonance que mène György Kurtág depuis toujours. Bridge (1929), Copland (idem), Chostakovitch (1944) et Martinu (quatre, entre 1930 et 1951) ont certes poursuivi la tradition du trio avec piano, malgré l’empreinte indélébile du romantisme (Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Schumann, Brahms, Dvorak, Tchaïkovski), mais les Français semblent avoir été paralysés. Que faire après le coup de génie de Ravel (1915) ? Les jeunes compositeurs semblent aujourd’hui prêts à relever le défi comme en témoignent Bruno Mantovani et ses Huit moments musicaux (2008) et Thierry Escaich et ses Lettres mêlées. Créée par le Trio Wanderer en 2003 dans le cadre du Grand Prix lycéen des Compositeurs, cette pièce d’une vingtaine de minutes s’articule en trois mouvements. Trois mouvements comme les trois lettres, les trois initiales des compositeurs auxquels Thierry Escaich rend hommage : Bach, Brahms et Bartók. Il ne faut évidemment pas s’attendre à écouter un pastiche de sonate en trio ni une citation de Contrastes mais plutôt imaginer un écho de ces musiciens dans notre temps. Thierry Escaich reste en effet fidèle au style qui fait sa force et sa personnalité, composé de lyrisme tourmenté, d’efficacité rythmique sans doute acquise par la longue pratique de la musique populaire et d’élans contrariés. Le premier Modéré laisse d’abord le piano seul évoluer en notes détachées dans l’aigu avant de croiser les deux archets. Le second Modéré se montre plus contemplatif même s’il progressive irrémédiablement vers un conflit qui se résout, sans transition, dans le Très vif conclusif. Les instruments semblent alors pris de convulsions et s’entraînent mutuellement dans un puissant crescendo final.

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