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14 avril 2018

22ème Festival de Pâques de Deauville - samedi 14 avril 2018
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : L' Atelier de musique, Amaury Coeytaux, Omer Bouchez, Philippe Hattat

ALFRED SCHNITTKE (1934-1998)

Concerto grosso n° 1 pour deux violons, clavecin, piano préparé et cordes (1977)

Comme son compatriote Chostakovitch, Schnittke a écrit tôt et beaucoup de musique pour le cinéma. Il y a manifestement appris l’efficacité, le sens du récit et la gestion du temps. Il sait en effet en quelques notes installer un climat, saisir l’auditeur et, le plus souvent, le ballotter sans ménagement. Schnittke aime en effet le propulser dans un labyrinthe où il avancerait à grande vitesse et les yeux bandés. Il a une recette infaillible : le polystyle, c’est-à-dire un style qui fait feu de tout bois pour incendier l’imagination du public. Ce Concerto grosso n° 1 en offre une parfaite illustration et permettra de connaître Schnittke à qui le découvre. Son titre se réfère bien sûr à la musique baroque et convoque un petit groupe d’instruments face à l’orchestre. Ils sont quatre : deux violons, un piano et un clavecin, autre référence au passé. Les six mouvements regardent également en arrière (Prélude, Toccata, Rondo, etc.) et n’hésitent pas à citer, furtivement, Vivaldi et Corelli. Mais cet hier se voit solidement bousculé par un aujourd’hui résolument moderne. Le piano est préparé : des pièces de métal et de caoutchouc se glissent entre ses cordes pour en modifier le son. Écoutez bien : c’est lui qui ouvre le concerto, tout seul. Puis les deux violonistes font crisser et grincer à l’envi leur instrument dans des passages d’une rare sauvagerie. Sans prévenir, la musique peut freiner brusquement, faire une embardée et filer dans une autre direction. Comme Mahler qu’il admirait, Schnittke ne craint pas la banalité, l’ironie grinçante (valse et tango fantomatiques), voire la vulgarité (de lourdes envolées romantiques). Ce télescopage des styles, des genres et des époques a souvent rencontré l’incompréhension, voire l’hostilité, de certains spécialistes de la musique contemporaine mais il fut heureusement défendu par de grands interprètes, de Kremer à Rostropovitch en passant par Rojdestvenski et le Quatuor Alban Berg. On peut pourtant se demander si ce désordre n’est pas celui de notre temps et son désarroi celui d’un artiste malmené par le régime soviétique.

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Amaury Coeytaux, Omer Bouchez et L’Atelier de musique© Claude Doaré
REPLAY
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