7 août 2021
Les interprètes : Philippe Hattat, Théo Fouchenneret
PAUL BOWLES
Night Waltz pour deux pianos (1949)
Dans l’ombre de ses compatriotes Leonard Bernstein et George Gershwin, Paul Bowles fut sans doute desservi par sa double activité de compositeur et d’auteur : « pour les musiciens, c’est un écrivain ; pour les écrivains, un compositeur », constatait le romancier Gore Vidal. Admirateur de Bach, Scarlatti, Stravinski ou encore Satie, Paul Bowles n’essaya pas, contrairement à la plupart de ses compatriotes contemporains, d’écrire de la musique américaine. Il se méfiait également des prétentions de ses confrères à écrire de la « grande » musique symphonique, trouvant plus d’intérêt à composer des « petites pièces » non moins valables à ses yeux. Composée en 1949, Night Waltz est un bon exemple de ce type d’oeuvres : la forme légère de cette miniature est rehaussée par un travail subtil des harmonies et du rythme, des flux obstinés contredisant discrètement le balancement à trois temps de la danse.
LEONARD BERNSTEIN
West Side Story (1957)
Arrangement pour deux pianos de John Musto (1998)
Treize ans après le ballet Fancy Free et la comédie musicale On the Town, un nouveau projet réunissant le chorégraphe Jerome Robbins et le compositeur Leonard Bernstein voit le jour : West Side Story est créé à Broadway le 26 septembre 1957. Cet immense succès toujours d’actualité (Steven Spielberg vient d’en réaliser une nouvelle adaptation cinématographique) s’explique par bien des facteurs : la transposition à New York de la célèbre tragédie shakespearienne Roméo et Juliette suffisait à assurer à l’oeuvre un succès local et une audience universelle ; la complicité entre Robbins et Bernstein produit une partition particulièrement incarnée, naturellement dansante ; enfin, Bernstein réalise le tour de force d’amalgamer des techniques de composition occidentales avec des éléments du jazz et des musiques latino-américaines, produisant un langage musical foisonnant et singulier. Entre la beauté des songs Somewhere, Tonight, Maria ou I Have a Love et les rythmes irrésistibles de Mambo ou d’America, West Side Story est l’un des plus réjouissants melting pots de l’histoire de la musique.