Jean Françaix
Insensible aux innovations de son temps, Jean Françaix aura passé sa vie de compositeur à n’écrire, pour reprendre le mot de Poulenc, « que ce qu’il lui chantait ». Joyeuse dans esprit, classique dans sa facture, sa musique détonne face à celle de l’avant-garde de l’époque, cette dernière prenant bien soin d’ignorer ce créateur tranquille. Après étudié auprès d’Isidor Philipp et Nadia Boulanger, il livre ses premières œuvres qui rencontrent un succès immédiat, comme le Concertino pour piano en 1932. La scène l’attire, que ce soit à l’opéra avec Le Diable boiteux ou au ballet avec Scuola di ballo, Le Roi nu, Les Demoiselles de la nuit, mais il ne néglige pas la musique purement instrumentale pour autant, affichant une prédilection toute française pour les instruments à vent. Une cinquantaine de pages de musique de chambre jalonnent ainsi le parcours du compositeur, avec notamment deux quintettes à vent, L’Heure du berger, une Sérénade pour quatuor de saxophones, un Divertissement pour hautbois, clarinette et basson, ou le Tema con variazioni pour clarinette et piano (existant aussi en version avec orchestre), rapidement devenu un classique pour cet instrument. Entre autres œuvres majeures, mentionnons également le grand oratorio L’Apocalypse de Saint-Jean créé par Charles Munch en 1942, ainsi que les opéras La Main de gloire et La Princesse de Clèves, sans oublier bien sûr ses musiques de film pour Sacha Guitry, notamment Si Versailles m’était conté et Napoléon.