Eugène Ysaÿe
Le plus grand violoniste de son temps évidemment, défenseur infatigable de la musique de ses contemporains, mais aussi un créateur à redécouvrir. Liégeois comme César Franck, le jeune Ysaÿe reçoit ses premières leçons de la part de son père, violoniste au théâtre de la ville. Entré au conservatoire à l’âge de sept ans, il en est rapidement exclu pour insubordination et ne doit son salut qu’à Henri Vieuxtemps qui, ayant entendu un extraordinaire son de violon venant de la cave où Ysaÿe avait pris ses habitudes de travail, le fait réintégrer sur le champ. Ysaÿe parfait ensuite sa formation auprès des meilleurs, Wienawski à Bruxelles, le même Vieuxtemps à Paris, puis Joachim qui le fait connaitre dans la sphère germanique. Premier violon à vingt-deux ans dans le futur orchestre philharmonique de Berlin, il côtoie Liszt, Grieg, ou Anton Rubinstein, qui l’embarque pour des tournées en Russie. Traversant l’Europe de part en part, il se fixe cependant à Bruxelles, où il enseigne au conservatoire à partir de 1886 avant de fonder en 1894 les concerts Ysaÿe. Le but ? Promouvoir la musique de son temps, en interprétant notamment les nombreuses pièces écrites à son intention. Parmi celles-ci, retenons notamment la fameuse Sonate pour violon et piano de Franck, le Poème et le Concert de Chausson ou le concerto de Jongen. Professeur recherché, il compte notamment la reine Elisabeth parmi ses élèves, et œuvrera pour la création de la future Chapelle musicale Reine Elisabeth. Après s’être concentré un temps sur la direction (notamment entre 1918 et 1922 à l’orchestre de Cincinnati), il s’éteint à Bruxelles en 1931 quelques semaines seulement après la création de Piére li houyeû (Pierre le mineur), son opéra en langue wallonne. Du compositeur, il faut bien évidemment également retenir les Six Sonates pour violon seul de l’opus 28, un des Himalaya que tout violoniste qui se respecte doit traverser un jour, mais aussi de nombreuses pages de musique de chambre comme le Trio à cordes Le Chimay, et des opus concertants de forme libre, comme le Poème Elégiaque opus 12, le Poème de l’Extase opus 21 ou le Poème Nocturne opus 29.