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6 août 2022

21e Août musical de Deauville - samedi 06 août 2022
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Vassily Chmykov, Pierre Fouchenneret, Paul Zientara, Lise Berthaud, Maxime Quennesson

FELIX MENDELSSOHN

Quintette à cordes n° 2 en si bémol majeur op. 87

Qui mieux que Felix Mendelssohn pouvait ressusciter le genre du quintette à cordes, en déshérence depuis les fameux opus mozartiens ? Auteur d’un corpus respectable de quatuors à cordes, de symphonies pour orchestre à cordes, d’un octuor à cordes révolutionnaire, le maître de Leipzig montre une vraie prédilection pour les archets… Écrit en 1845, son Quintette op. 87 le montre bien : d’emblée, le premier violon se lance dans un thème héroïque qui parcourt en un éclair toute l’étendue de l’instrument, dans un geste qui rappelle le début de l’Octuor. Pendant tout l’Allegro vivace initial, Mendelssohn semble d’ailleurs suivre ses propres recommandations émises vingt ans plus tôt, quand il préconisait de jouer l’Octuor « dans un style symphonique », respectant scrupuleusement les nuances, « jouées avec un contraste plus marqué qu’à l’habitude dans ce type d’œuvre ». Le compositeur se délecte des possibilités expressives du quintette, de l’épaisseur de sa pâte sonore, en agençant des tuttis orchestraux puissants et en multipliant les passages de témoin entre les instruments.
Le bref Andante scherzando qui suit est typiquement mendelssohnien avec sa dentelle sonore, son sautillé surnaturel et ses pizzicati spirituels – même si la conclusion malicieuse semble adresser un clin d’œil à Joseph Haydn. Seul le tempo surprend, le compositeur préférant un mouvement gentiment dansant à la vivacité folle qui caractérise habituellement ses scherzos. Le mouvement lent propose une atmosphère autrement plus grave : la tonalité sombre de ré mineur (celle du Requiem de Mozart), le rythme pointé, la polyphonie intense donnent à cet Adagio e lento l’allure d’une marche funèbre. L’arrivée d’un thème contrastant, dans la tendresse sereine du mode majeur, apporte une consolation bienvenue. Il faudra toutefois attendre la fin du mouvement pour voir le ciel du Quintette se déchirer et s’éclairer, sous les trémolos intenses de l’ensemble, dans une des modulations les plus expressives de l’histoire de la musique de chambre.
L’Allegro molto vivace conclusif rappelle à nouveau l’Octuor, dans la virtuosité collective qu’il sollicite et dans la malice joyeuse de son écriture. Jeu syncopé opposant les instruments, tornades de doubles croches qui circulent dans tous les pupitres à la vitesse de l’éclair : Mendelssohn se montre encore une fois un maître du contrepoint des archets ! Le compositeur rend ainsi ses lettres de noblesse à un genre qui connaîtra bientôt un regain d’intérêt – quelques années plus tard, Johannes Brahms, Anton Dvořák et Anton Bruckner donneront naissance à des descendants du Quintette mendelssohnien.

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6 août 2022
© Yannick Coupannec
REPLAY
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