9 août 2014
Les interprètes : Bruno Philippe, Guillaume Vincent
« Chapeau bas, Messieurs, un génie ! » Dès 1831, le jeune journaliste Schumann avait repéré le talent hors-norme de son camarade Chopin, né la même année que lui, et consacrait un article élogieux à ses Variations sur « La ci darem la mano » d’après Mozart. Le compositeur polonais restera en revanche moins sensible à la musique de Schumann, puisqu’il ne faut voir dans la dédicace de la Ballade n°2 de Chopin à Schumann qu’un retour de politesse après la dédicace des Kreisleriana du second au premier. Quoi qu’il en soit, le rapprochement entre les deux compositeurs va de soi, et la pause purement pianistique de ce concert avec les deux premiers Scherzos et un bouquet de préludes de l’Opus 28 sous les doigts de Guillaume Vincent offre un contrepoint intéressant aux deux pages chambristes de Schumann. Le même Guillaume Vincent accompagne d’abord le jeune Bruno Philippe, un nouveau talent issu de la fantastique école de violoncelle français, dans les ravissantes Fantasiestücke opus 73, écrits à l’origine pour la clarinette, mais se prêtant tout à fait à une interprétation avec un instrument à cordes. Après l’entracte, une conclusion en apothéose pour ce 13e Août musical avec le sommet de la musique de chambre du compositeur, ce grand Quintette avec piano composé dans l’effervescence de l’année 1842 (année qui vit naître également les trois Quatuors à cordes et le Quatuor avec piano). Ismaël Margain, un des piliers des dernières éditions du festival, y retrouve le jeune quatuor Hermès, un ensemble avec lequel il va falloir certainement compter dans les prochaines années dans le petit monde du quatuor à cordes.