Skip to content

Créer un compte

Inscrivez-vous pour retrouver tous vos favoris et vos playlists

En créant un compte, vous acceptez les Conditions générales d'utilisation et la Politique de protection des données personnelles de B Concerts.

coeur-blanc-plein

Element ajouté à vos favoris

Voir mes favoris
coeur-blanc-plein
Retrouvez b•concerts sur : Deezer Spotify Podcast
Accueil

5 août 2020

19ème Août Musical de Deauville - mercredi 05 août 2020
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Quatuor Hanson, Théo Fouchenneret

FRANZ SCHUBET

Quatuor n° 14 « La Jeune Fille et la Mort » D. 810

Cent ans avant le mariage de Korngold, Schubert compose en 1824 une œuvre de musique de chambre également fondée sur un lied qui lui donnera son nom : c’est le Quatuor « La Jeune Fille et la Mort ». La citation du lied survient au début du deuxième mouvement : la tonalité funèbre de ré mineur, le cheminement en trois notes (une longue suivie de deux brèves, formule typique du Wanderer schubertien), l’union des quatre voix réunies comme un choral sont autant de caractéristiques qui font de cet Andante con moto une page d’anthologie dès ses premiers instants. Une série de variations viennent orner le chant de traits volontiers virtuoses, tandis que l’écriture rythmique de plus en plus resserrée donne l’impression d’une infernale course à l’abîme. La chute n’a rien de brutal : en basculant dans le mode majeur, Schubert offre une belle éclaircie au cœur du mouvement. Malgré un retour impressionnant du ton initial de ré mineur (avec un violoncelle écartelé entre sa corde grave et son registre suraigu !), l’Andante s’achève dans une douce lumière tranquille. Le tout début du Quatuor provient du même lied, le motif d’ouverture reprenant le rythme du choral de la Mort. Cette figure obsédante ne sera jamais bien loin dans ce premier mouvement ; c’est bien le motif de la Mort qui triomphera en conclusion, malgré les efforts d’un thème contrastant nettement plus léger, presque guilleret.Le bref troisième mouvement offre une respiration salutaire au milieu d’une œuvre intense. Plus farouche que léger, le scherzo reste proche de la Mort mais le trio situé en son centre est délicieusement ensoleillé et champêtre, porté par un contrechant de violon aérien. Le drame revient dans le finale, sous la forme d’une irrésistible danse macabre presto, suivant le rythme sautillant de la tarentelle. Aucune issue ne s’offre à l’auditeur, oppressé par les tutti brutaux et les mouvements perpétuels implacables de l’accompagnement. Les quelques passages chantants adoptent un lyrisme plus inquiétant que rafraîchissant. On songe alors à un autre lied, Erlkönig, où le roi des Aulnes attire l’innocent d’une voix sifflante dans les filets du trépas : « toi, cher enfant, viens avec moi »

ERICH WOLFGANG KORNGOLD

Quintette avec piano opus 15

Quelle entrée en matière ! Les archets épanouis semblent déborder d’amour au début du Quintette en mi majeur d’Erich Korngold. L’atmosphère s’assombrit plus loin avec un motif grinçant, descendant doucement, que le compositeur emprunte à son célèbre opéra créé quelques années plus tôt, Die tote Stadt : c’est le « motif de la mort ». Le mouvement hésitera jusqu’au bout entre le climat effusif du début et des moments de tension intense, rendus plus dramatiques encore par la richesse de l’harmonie et du tissu sonore. C’est en 1923 que ce Quintette en trois mouvements est joué pour la première fois et ses élans hyper expressifs ont une vraie raison d’être : voilà plusieurs années que le compositeur est éperdument amoureux de Luise von Sonnenthal mais les parents de Korngold ne cessent d’opposer leur refus à cette union. En attendant un mariage qui surviendra (enfin) l’année suivant la création du Quintette, les deux jeunes artistes endurent de longues périodes de séparation. Les œuvres composées à cette époque portent la marque de cette passion contrariée. Le mouvement central du Quintette emprunte ainsi son thème au troisième des Abchiedslieder, des « chants d’adieu » composés par Korngold en pensant à sa bien-aimée. Accompagnés par le doux balancement du piano, alto et violoncelle entonnent une mélopée calme, semblable à une berceuse. « Lune, apprends-moi à ne pas languir pour elle, à ne pas souffrir le chagrin de la séparation de deux personnes », dit le texte du lied original. La quiétude est vite troublée par une succession de variations libres, mais la lune va visiblement porter conseil : le mouvement s’évanouira sereinement dans des hauteurs éthérées.Ouvert par des déclamations du premier violon dans un esprit tzigane, le finale est une perle d’humour et de surprises constamment renouvelées : de grandes envolées lyriques côtoient des pages aux dissonances, glissandi et autres pieds-de-nez moqueurs. Le piano virtuose affronte un quatuor d’archets à la texture quasi orchestrale, jusqu’à la conclusion excentrique où se glisse un rappel du motif d’ouverture de l’œuvre.

Afficher la suite
2020-08-05_138
concert58_660x380.jpg
REPLAY
---
---
--:-- / --:--