30 avril 2016
Les interprètes : Quatuor Cambini, L' Atelier de musique, Julien Chauvin
Après avoir voyagé à Vienne et Paris où ses qualités de compositeur mais aussi de violoncelliste virtuose furent appréciées, Boccherini s’installe à Madrid en 1768 et entre en 1770 au service de Luis Antonio Jaime de Borbón y Farnesio, Louis Antoine de Bourbon, fils de Philippe V d’Espagne, petit-fils de Louis XIV. Il composera une bonne centaine de quintettes à deux violoncelles mais aussi des symphonies qui demeurent aujourd’hui méconnues à l’exception de celle entendue de soir. Son titre a très probablement participé à son notoriété comme sa référence à Gluck que
Boccherini avait connu à Vienne. Quatrième des six symphonies de l’opus 12,
daté de 1771, cette œuvre se découpe en trois mouvements. Elle débute par une introduction grave et rythmique marquée avant que s’élancent l’Allegro assai brillant et ses thèmes, le premier lumineux, le second plus ombré. L’Andantino con moto avance tel un funambule sur une ligne en pointillés souvent syncopée au-dessus d’un paysage aux teintes presque romantiques. Après une reprise de l’introduction solennelle du premier mouvement, le finale s’inspire de la musique du ballet Don Juan écrite par Gluck en 1761. « Chaconne qui représente l’Enfer et qui a été faite à l’imitation de celle de M. Gluck dans Le festin de Pierre » indique la partition. Il s’agit bien sûr de la mort de Don Juan que Boccherini s’approprie.