Edward Elgar
Avec Vaughan-Williams et Frederick Delius, Edward Elgar symbolise le renouveau de la musique britannique à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, époque bénie où le soleil ne se couche jamais sur l’empire de la Reine Victoria. La destinée d’Elgar mettra cependant du temps à s’écrire, le jeune homme se formant d’abord en autodidacte dans le magasin de musique que tenait son père, avant de mener une modeste carrière de compositeur « de province » dans la région des Midlands au cours des décennies 1880 et 1890. Rien ne laissait alors présager l’étonnant coup d’éclat et de maître des Variations Enigmaen 1899. Elgar passe alors brusquement de l’ombre à la lumière et accompagne le règne d’Edouard VII avec les grandes fresques chorales que sont The Dream of Gerontius (1900), The Apostles (1903) et The Kingdom (1906) et surtout les deux grandes Symphonies de 1908 et 1911. Avec la série des marches dites Pomp and Circumstance, notamment la première de 1901, c’est presque un nouvel hymne national qui naît sous la plume d’Elgar, lui assurant une popularité immédiate aux quatre coins de l’empire. La guerre et ses tourments viennent hélas faire pâlir l’étoile du nouvel Orphée britannique. La santé d’Elgar décline et le compositeur cherche à se ressourcer dans des œuvres de musique de chambre, un genre qu’il avait négligé au moment de ses grands succès. Naissent alors successivement la touchante Sonate pour violon et piano en mi mineur op. 82, le Quatuor à cordes en mi mineur op. 83 et le sombreQuintette pour piano en la mineur op. 84, trois chefs-d’œuvre qui font admirablement la synthèse entre les influences germanique et britannique du compositeur. Le décès de sa chère femme Alice en 1920, qui avait tant fait pour l’aider dans sa carrière, son impossibilité à mener à son terme sa 3eSymphonie, assombriront encore ses dernières années, avant qu’un cancer de l’intestin ne finisse par l’emporter le 23 février 1934.