29 juillet 2014
Les interprètes : Alexandra Soumm, Léa Hennino, Victor Julien-Laferrière, Yann Dubost, Amaury Viduvier, Guillaume Bellom
Personnalité musicale la plus importante en Pologne dans la deuxième moitié du XXe siècle, Krzysztof Penderecki ouvrait le deuxième concert de ce 13e Août musical de Deauville avec une pièce récente aussi courte qu’intense et destinée à un effectif original, en l’occurrence un duo pour violon et contrebasse. La brillante Alexandra Soumm prend ici le relais d’Anne-Sophie Mutter, créatrice de l’œuvre en 2011. Changement d’ambiance complet pour la suite du concert, avec notamment la cinquième et dernière sonate de Beethoven pour violoncelle et piano, une œuvre tardive du musicien qui pose plus de questions qu’elle n’en résout, et dont on retient surtout un finale fugué digne de figurer aux côtés de ceux des dernières sonates pour piano. Tâche délicate que celle de Victor Julien-Laferrière ici, mais le jeune violoncelliste français, habitué du festival depuis de longues années, s’en sort haut la main, en particulier grâce au soutien de Guillaume Bellom dans une page qui traite les deux partenaires sur un pied d’égalité. On retrouve le pianiste dans une deuxième partie entièrement dédiée à Schumann qui fait le grand écart entre les Davidsbündlertänze, sans doute le cahier le plus méconnu et le plus attachant des premiers opus du compositeur, et les fantastiques Märchenerzählungen, l’une des dernières pages écrites avant que la raison du musicien ne le fasse basculer définitivement de l’autre côté. En un sursaut créateur, il ne faudra que quelques jours à Schumann en octobre 1853 pour mener à bien ce cycle qui reprend la formation du célèbre Trio des Quilles de Mozart et pour lequel Guillaum Bellom est accompagné des voix voisines d’Amaury Viduvier à la clarinette et de Léa Hennino à l’alto.