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29 avril 2017

21ème Festival de Pâques de Deauville - samedi 29 avril 2017
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Mi-Sa Yang, Victor Julien-Laferrière, Nicolas Ramez, Adam Laloum, Trio Les Esprits

Le compositeur autrichien Friedrich Cehra reste un des derniers survivants de la génération des Boulez, Nono et Stockhausen, ces révolutionnaires de la musique nés au milieu des années 1920. Peu connu du grand public il est vrai, il se fit cependant remarquer en 1979 lorsque l’Opéra de Paris créa la version complétée par ses soins, en trois actes, de Lulu d’Alban Berg, résultat d’une quinzaine d’années de travail. Compositeur prolifique, Cehra écrit aussi bien pour la scène que pour l’orchestre (citons par exemple Impulse,
commandé par l’orchestre philharmonique de Vienne à l’occasion de ses cent
cinquante ans en 1992), des cycles de mélodies ou des concertos. Il écrit ainsi
un concerto pour violoncelle qui sera dédié à et créé par Heinrich Schiff en
1998 avec l’orchestre philharmonique de Berlin et un concerto pour violon dédié à et créé par Ernst Kovacic à Vienne en 2005. C’est à l’intention de ces deux solistes qu’il entreprend ensuite les Six Inventions pour violon et
violoncelle
entendues pour la première fois en septembre 2007 à
Mondsee, en Autriche. Cette pièce d’une vingtaine de minutes s’ouvre par un
geste intense et soutenu (Getragen) malgré un tempo retenu : les deux
instruments semblent avancer indépendamment l’un de l’autre. Le deuxième
numéro, plus bref, se veut énergique alors que le troisième évolue dans une
atmosphère peu oxygénée. Les deux instruments exploitent leur registre aigu. La cinquième pièce semble accueillir  les fantômes qui hantent la quatrième (utilisation de la sourdine). Le cycle s’achève par une sixième page qui semble peu noircie car le son s’y fait souvent rare.

Trio pour cor, violon et piano en mi bémol majeur opus 40

Si le cor, par sa sonorité voilée, auréolée, lointaine, pourrait sembler propice à inspirer les compositeurs romantiques, il ne fut pourtant utilisé que dans des effets orchestraux. La musique de chambre resta passablement sourde à son appel. On note cependant quelques œuvres de Beethoven (sonate pour cor et piano, quintette pour vents et piano, septuor pour vents et cordes), de Schubert (octuor), de Schumann (Adagio et allegro pour cor et piano) et Saint-Saëns (Romance pour cor et piano opus 67). Mais le trio de Brahms reste sans conteste une des pièces les plus significatives du répertoire car l’instrument y est particulièrement mis en valeur et elle mobilise un effectif inhabituel. Ligeti ne l’oubliera pas (concert du dimanche 16 avril à 16h). Malgré une découpe classique en quatre mouvements, le premier volet ne suit pas la forme conventionnelle. Au lieu de présenter deux thèmes et de les engager à un dialogue, Brahms les mêle. Le premier est présenté d’emblée par le violon, bientôt repris par le cor. Il se balance sereinement (andante) sur une mesure à 2/4 et fait se succéder une cellule noire-deux croches (une longue-deux brèves). Le second sujet, également confié au violon, appelle un changement de mesure (9/8) et de tempo (poco piu animato). Le scherzo vient en deuxième position, non en troisième, et est parcouru par une unisson des deux mains du pianiste et une énergie mobilisatrice. Son trio central, en mode mineur, prend une allure de mélodie populaire mélancolique. Une série d’accords arpégés au piano introduit le mouvement lent, adagio mesto, (6/8, en mineur) fait à nouveau alterner des idées dans un climat d’intériorité douloureuse. Le finale dissipe les nuages et fait résonner fanfares, appels de chasse et chansons populaires.

Trio pour piano, violon et violoncelle n° 2 en mi bémol majeur D.929

Schubert n’a composé que deux trios pour piano, violon et violoncelle (1827) mais ils figurent parmi les favoris du répertoire aux côtés de ceux de Beethoven, Schumann, Brahms, Fauré, Rachmaninov et Chostakovitch. Tous deux révèlent une nette volonté d’élargir le cadre habituellement alloué à la musique de chambre à des dimensions quasi symphoniques. Alors que le trio n° 1 ne dépassa pas l’audition privée du vivant du compositeur, le trio n° 2 fut
créé au Musikverein de Vienne le 26 décembre 1827. Il s’ouvre par un puissant unisson des trois instruments qui couvrent une descente d’octave. Sa détermination laconique (ben marcato) lui confère une allure digne de
Beethoven. Le chant si mélancolique du second thème, énoncé au piano et
constitué de notes répétées, ne laisse en revanche aucun doute quant à
l’identité de son auteur. Une troisième idée, plus fluide et mélodique,
intervient et ouvre le développement depuis le violon. Schubert diversifie les
couleurs et les nuances avant de retourner aux deux premiers thèmes. Depuis le film Barry Lindon (1975) de Stanley Kubrick plus personne n’ignore le thème bouleversant qu’enferme l’andante con moto en ut mineur. Le rythme pesant, presque funèbre, du piano (on songe bien sûr au Voyage d’Hiver,
contemporain) précède la célèbre mélodie (inspirée d’un lied suédois) déployée dans le haut registre du violoncelle. Le piano la reprend aussitôt avant que le violon ne présente une nouvelle idée, plus sereine, presque consolatrice (en mi bémol majeur). Puis le ciel s’assombrira à nouveau, annonciateur d’une impressionnante tempête. Le scherzo contraste singulièrement par son insouciance et ses trois temps guillerets. Le trio central évoque une lourde danse paysanne. Le finale entretient la même joie de vivre par son premier thème fier et malicieux présenté par le piano. Le violon puis le violoncelle et le piano exposent le second sujet, ambigu, à la fois dynamique et un peu hésitant (notes répétées). Dans ce mouvement de très large envergure Schubert rappelle plusieurs fois la mélodie de l’andante comme si sa mélancolie le hantait.

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À (RÉ)ÉCOUTER

Friedrich Cerha (1926 - ), Six inventions pour violon et violoncelle

Franz Schubert (1797 - 1828), Trio pour violon, violoncelle et piano n° 2 en mi bémol majeur, D. 929

REPLAY
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