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4 août 2018

17ème Août musical de Deauville - samedi 04 août 2018
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : David Petrlik, Mathis Rochat, Yan Levionnois, Guillaume Bellom

FRANZ LISZT (1811 – 1886)

Deux Légendes pour piano
St François d’Assise. La prédication aux oiseaux
St François de Paule marchant sur les flots

En 1863, les décès rapprochés de ses enfants Daniel et Blandine ont bouleversé Franz Liszt, qui décide de quitter Rome pour se retirer dans le vieux monastère de la Madonna del Rosario, sur les hauteurs du monte Mario. Dans sa cellule au mobilier rudimentaire, il compose sur un petit piano droit deux impressionnantes Légendes inspirées d’épisodes de la vie des saints. La première évoque le sermon donné par Saint François d’Assise à une nuée d’oiseaux au bord du chemin. Liszt déploie des trésors d’imagination et de virtuosité pour figurer les pépiements aigus des volatiles. Ceux-ci s’interrompent dès que le saint prend la parole, dans un récitatif épuré ; ses propos sont habités par l’Esprit Saint, ce que montre un choral solennel qui s’étend sur l’ensemble du clavier. Saint François bénit les oiseaux qui s’envolent et disparaissent au loin, dans une série d’arpèges pianissimo.

La seconde Légende représente la mise à l’épreuve de Saint François de Paule, défié par un passeur du détroit de Messine de marcher sur l’eau. Trémolos, gammes et arpèges dans le grave figurent les remous marins. Au-dessus, un chant hésitant se déploie progressivement en un majestueux choral qui représente les pas confiants du saint malgré l’animation des flots. La coda s’ouvre sur une citation d’une autre œuvre de Liszt consacrée au même saint, An den heiligen Franziskus von Paula. Sur ces notes, le chœur chantait : « Puissions-nous conserver l’ardeur d’un amour sacré ! » Le compositeur dévoile ainsi l’importance de sa foi dans les épreuves qu’il traverse.

ZOLTAN KODALY (1882 – 1967)

Duo pour violon et violoncelle opus 7 

Dans les années 1900, le jeune Zoltán Kodaly parcourt la Hongrie et collecte des musiques populaires dans le cadre de son doctorat. Convaincu que tout compositeur doit nourrir son langage musical d’éléments propres à sa culture nationale, il incorpore dans le même temps certaines de ces mélodies, rythmes ou danses à ses créations. Écrit en 1914, son Duo pour violon et violoncelle n’échappe pas à la règle. Après un exorde spectaculaire, l’Allegro serioso se fixe sur des pizzicati naïfs, au-dessus desquels se déploie un chant tranquille, doux écho des campagnes hongroises. La mélodie cède la place à un motif rythmique galopant. Ces éléments parcourent un premier mouvement de caractère rhapsodique, volontiers virtuose, les deux instruments se démultipliant en accords, bariolages et doubles cordes.

Le violoncelle ouvre l’Adagio sur une lente mélopée. Cette atmosphère douce est ensuite contrariée par un mélange de trémolos et de doubles cordes qui donnent à l’instrument une voix sombre et râpeuse, sortie des entrailles de la terre. Le violon entonne une plainte rauque qui gagne l’extrême aigu de l’instrument. Après un corps-à-corps éperdu, des lambeaux de mélodies nostalgiques se font entendre mais la sérénité initiale n’est plus qu’un lointain souvenir. Un ultime soubresaut agite le duo épuisé qui s’évanouit en harmoniques.

Après une introduction autoritaire menée par le violon, le violoncelle lance la ronde festive du dernier mouvement. Une danse espiègle aux appuis fantaisistes s’interpose à deux reprises, mais c’est dans la frénésie de la ronde que l’œuvre se conclut en une gerbe d’étincelles.

JOHANNES BRAHMS (1833 – 1897)

Quatuor pour piano et cordes n° 3 opus 60       

Après trois années à la tête de l’importante Société philharmonique de Vienne, Johannes Brahms donne sa démission et prend ses distances avec la capitale. C’est ainsi qu’en mai 1875, le compositeur s’installe au bord du Neckar, dans le charmant village de Ziegelhausen. Jouissant du calme champêtre, il peut enfin achever un Quatuor avec piano et cordes commencé près de vingt ans auparavant. L’œuvre ne ressemble en rien au décor dans lequel elle a été achevée : en ut mineur, elle est sombre, passionnée, parfois violente. Ses premières notes ? « Un homme qui va se brûler la cervelle parce qu’il n’y a pour lui aucune autre solution », explique Brahms à un ami. Le premier mouvement se poursuit avec un choral solennel mais l’apaisement est provisoire. Les tourments du développement central prennent une noirceur effrayante ; exposés une deuxième fois, les thèmes semblent changés à jamais, chargés d’une fragilité nouvelle. Le retour de la tonalité d’ut mineur précipite la chute vers la cadence.

Un bref Scherzo fait office de deuxième mouvement. Vif et bondissant, il a un caractère sauvage que les notes répétées dans le grave contribuent à rendre inquiétant. Par deux fois, un chant doucement balancé nous extrait de cette agitation mais seul le troisième mouvement apportera la détente attendue. L’Andante qui suit est en effet une page d’une tendresse et d’une sérénité infinies, où les quatre instruments conversent harmonieusement.

Le finale renoue avec le caractère passionné du mouvement initial. Le violon déploie un chant au phrasé ample, mais l’accompagnement fébrile et sinueux du piano diffuse un sentiment d’instabilité permanente. Les trois archets opposent leur lyrisme au martèlement du clavier, sans conciliation possible. L’œuvre s’éteint progressivement jusqu’aux ultimes accords.

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À (RÉ)ÉCOUTER

Zoltán Kodály (1882 - 1967), Duo pour violon et violoncelle en ré mineur, op. 7

17e Août musical de Deauville, samedi 04 août 2018
David Petrlik violon , Yan Levionnois violoncelle
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Franz Liszt (1811 - 1886), Deux légendes pour piano, S. 175

17e Août musical de Deauville, samedi 04 août 2018
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1. Saint François d'Assise, la prédication aux oiseaux
2. Saint François de Paule marchant sur les flots
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