Olivier Greif

Si la vie d’Olivier Greif épouse exactement les limites du second vingtième siècle, son œuvre le dépasse complètement. La trajectoire du compositeur est d’ailleurs singulière. Formé au conservatoire de Paris avec Lucette Descaves, Jean Hubeau, Genviève Joy, Marius Constant Tony Aubin, il écrit ses premières œuvres dès l’âge de onze ans, notamment ses deux premières sonates pour piano en 1964. A dix-neuf ans, il s’installe un temps à New York pour étudier auprès de Luciano Berio à la Juilliard School, et y rencontre Salvador Dali, Andy Warhol et Mick Jagger. Il revient en France en 1971 et compose de plus belle, ainsi ses sonates pour piano n°14 « dans le goût ancien » et n°15 « de guerre ». L’année 1976 est marquée par la rencontre avec Sri Chimnoy, un maître qui l’initie à la philosophie indienne, le rebaptise (son nouveau prénom « Haridas » signifie « serviteur de Dieu ») et fait de lui son « représentant » en France. Pendant une petite dizaine d’années, de 1983 à 1991, Greif mettra ainsi son activité de compositeur de côté, alors qu’il menait auparavant une activité importante de pianiste et qu’il venait de livrer plusieurs œuvres importantes, comme la Sonate de Requiem pour violoncelle et piano, Le Livre du pèlerin, et l’opéra Nô. La décennie 1990 est celle du retour à l’écriture, avec des œuvres très sombres, tels le Quadruple Concerto « La danse des morts », le Concerto pour violoncelle « Durch Adams Fall », le Quatuors à cordes n°3 « Todesfuge » et n°4 « Ulysses », Ich ruf zu dir, où la poésie de Paul Célan est très présente.