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5 août 2023

22e Août musical de Deauville - samedi 05 août 2023
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Emmanuel Coppey, Vassily Chmykov, Paul Zientara, Maxime Quennesson, Gaspard Thomas, Gabriel Durliat, Arthur Hinnewinkel

SERGUEÏ PROKOFIEV

Sonate pour deux violons en ut majeur op. 56

C’est paradoxalement l’écoute d’un duo de violons de piètre qualité qui donna à Sergueï Prokofiev l’envie de composer sa Sonate pour deux violons op. 56 : « entendre de la mauvaise musique donne parfois de bonnes idées », écrit le compositeur pendant l’été 1932. « Malgré les limites imposées par le genre, mon intuition me disait qu’un duo pour deux violons peut être suffisamment intéressant pour qu’on ait envie d’écouter pendant dix à quinze minutes sans se lasser. » À Saint-Tropez, au bord de la Méditerranée, Prokofiev relève le défi : il élabore quatre mouvements brefs qui s’inspirent des sonates baroques, les deux instruments étant traités sur un pied d’égalité, croisant leurs lignes pour s’aventurer tour à tour dans le suraigu. Si le compositeur exploite merveilleusement le lyrisme des archets, l’œuvre ne manque pas pour autant de modernité, Prokofiev expérimentant des conduites audacieuses dans le parcours harmonique, des rythmes endiablés et des textures extrêmes – les musiciens plaquant parfois ensemble des accords à quatre sons, sur toutes les cordes de l’instrument.

DMITRI CHOSTAKOVITCH

Quintette pour piano et cordes en sol mineur op. 57

Une analyse un peu rapide au Quintette pour piano et cordes op. 57 de Dmitri Chostakovitch pourrait inciter à ranger cette partition dans la catégorie des œuvres néoclassiques : ses deux premiers mouvements reprennent la vieille forme du prélude et fugue, les trois autres (scherzo-intermezzo-finale) suivent les standards des œuvres de musique de chambre du xixe siècle, et le langage musical qu’on y rencontre est parfois bien ancré dans le passé (tel l’air de violon haendelien avec walking bass dans l’« Intermezzo »). Créée le 23 novembre 1940 dans la petite salle du Conservatoire de Moscou par le Quatuor Beethoven et le compositeur lui-même au piano, l’œuvre remportera d’ailleurs quelques mois plus tard le Prix Staline, qui n’avait pas pour habitude de récompenser les créateurs les plus novateurs…
Sous ce vernis ancien, Chostakovitch réalise en réalité une œuvre bien plus subtile ; très critique vis-à-vis des emprunts à Bach et Haendel, Prokofiev reconnaîtra ainsi le talent de son camarade : « La composition d’une fugue qui fût à la fois nouvelle et intéressante semblait désormais relever de l’impossible. Il faut rendre cette justice à Chostakovitch : l’impression générale est que sa fugue contient une quantité incroyable de choses nouvelles. » De fait, Chostakovitch transforme l’exercice fugué en une page d’une expressivité saisissante qui, dans le contexte des répressions staliniennes et de la guerre qui va bientôt embraser le monde entier, peut être perçue comme une procession d’ombres dans un froid sibérien ; l’air dépouillé de l’« Intermezzo », exposé sans le moindre habillage harmonique, donne un sentiment d’affliction comparable.
Entre ces deux pages, le « Scherzo » fait partie de ces pièces grotesques typiques du compositeur, dont l’ironie mordante semble s’adresser aux parades du régime soviétique : la mécanique bien huilée de l’ensemble est perturbée par des accents décalés irrévérencieux, alors que le violon se lance dans une danse plus macabre que joyeuse. Symbole ultime d’une œuvre en clair-obscur, le finale laisse un instant croire à un glorieux défilé martial, propre à exalter les valeurs prônées par le régime, mais quelques ombres éloquentes apparaissent qui l’emportent sur l’esprit de célébration.

PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI

Extrait des trois ballets : La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, Le Lac des cygnes pour piano à quatre mains
Transcriptions de Rachmaninov, Langer, Esipoff et Debussy

Au printemps 1875, Piotr Ilitch Tchaïkovski n’est qu’un compositeur parmi d’autres quand il s’apprête à composer Le Lac des cygnes. À cette époque, il n’a pas écrit un seul ballet, ses premiers opéras ne se sont jamais maintenus longtemps à l’affiche et il ne compte que deux symphonies à son catalogue. Mais Tchaïkovski aborde le genre du ballet avec détermination et apporte un grand soin à son ouvrage, passant une année entière à le concevoir – « cela fait longtemps que je veux m’essayer à ce type de musique », écrit-il à Nikolaï Rimski-Korsakov. On sait peu de choses de la genèse du Lac des cygnes – il y a jusqu’au nom de l’auteur du livret qui fait débat. Mais on sait que le compositeur admirait Adolphe Adam, maître du ballet romantique avec sa Giselle ; et l’on retrouve dans Le Lac des cygnes une même subtilité dans l’écriture, tant sur le plan de la narration assurée par les motifs musicaux que sur le plan de l’orchestration, imaginative et foisonnante. L’œuvre de Tchaïkovski donnera cependant lieu à un fiasco le soir de la création : la piètre prestation de l’orchestre et du chef, la pauvreté des décors et de la chorégraphie ont apparemment plombé l’ouvrage – ce n’est qu’en 1895, après le décès du compositeur, que le ballet, avec une nouvelle chorégraphie de Marius Petipa et Lev Ivanov, prendra le chemin d’un succès qui ne s’est plus jamais démenti.
Entretemps, Tchaïkovski a ajouté deux autres ballets à sa trilogie. Nouveau directeur des Théâtres Impériaux de Russie depuis 1881, Ivan Vsevolojski a remis le compositeur sur les rails de la danse en lui parlant en 1888 de son souhait d’adapter La Belle au bois dormant de Charles Perrault. Les thèmes du conte (la malédiction fatale, l’amour sans retour…) plaisent au compositeur qui œuvre cette fois-ci aux côtés de Marius Petipa et obtient un triomphe bien au-delà de la sphère des balletomanes – Igor Stravinsky sera fasciné par cette partition qu’il jugeait la meilleure de Tchaïkovski. Quelques mois après la création en 1890, les mêmes Vsevolojski et Petipa reviendront vers le compositeur avec un nouvel argument déjà prêt à être mis en musique : Casse- Noisette. Pour celui-ci, Tchaïkovski innove : il est le premier compositeur russe à employer un célesta, cet instrument à clavier à la sonorité magique. Jouée en concert avant même la création du ballet, la suite de Casse-Noisette rencontre un succès incroyable en mars 1892 à Saint-Pétersbourg, l’orchestre devant même rejouer chaque numéro ou presque devant l’insistance du public… La Tchaïkovski-balletomanie est définitivement lancée.

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5 août 2023
© Yannick Coupannec

À (RÉ)ÉCOUTER

Sergueï Prokofiev (1891 - 1953), Sonate pour deux violons en ut majeur, op. 56

22e Août musical de Deauville, samedi 05 août 2023
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Sonate pour deux violons en ut majeur, op. 56

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893), La Belle au bois dormant pour piano à quatre mains (extrait)

22e Août musical de Deauville, samedi 05 août 2023
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La Belle au bois dormant pour piano à quatre mains (extrait)

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893), Casse-Noisette pour piano à quatre mains (extrait)

22e Août musical de Deauville, samedi 05 août 2023
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Casse-Noisette pour piano à quatre mains (extrait)

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893), Le Lac des Cygnes pour piano à quatre mains (extrait)

22e Août musical de Deauville, samedi 05 août 2023
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Le Lac des Cygnes pour piano à quatre mains (extrait)
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