6 août 2012

Brahms encore et toujours ! Le génie de la musique de la chambre et du piano romantique ne pouvait pas ne pas être un invité régulier des programmes du festival. Deux œuvres très différentes du natif de Hambourg encadrent donc ce concert du 6 août 2012 : d’un côté, les Klavierstücke tardifs, les « berceuses de ma douleur » comme les appelait Brahms, subtilement rendus par les couleurs automnales du piano de Guillaume Vincent ; de l’autre, l’ampleur presque orchestrale que les seuls instruments à cordes donnent au 2e Sextuor de 1864, avec une équipe jeune et soudée menée par Amaury Coeytaux, le violon solo de l’orchestre philharmonique de Radio France.

Entre ces deux sommets, sans doute l’une des sonates pour violon et piano de Beethoven les moins connues avec le premier volet du triptyque de l’opus 30. Calme et détendue, l’œuvre ne reflète certes en rien les tourments qui étaient alors ceux d’un Beethoven affrontant l’évidence de l’avancée inexorable de sa surdité. C’est d’ailleurs à Mozart à qui l’on pense sans cesse à l’écoute de cette œuvre, et dont Mi-Sa Yang, par l’intensité poignante de son jeu, sait traduire toute la tendresse. La violoniste d’origine coréenne, mais formée au conservatoire de Paris, fait ici une infidélité à son cher Adam Laloum, en étant accompagnée par Guillaume Bellom, dont la double formation de pianiste et violoniste est un atout non négligeable dans ce répertoire.