31 juillet 2015
Les interprètes : Quatuor Arod, Liya Petrova, Adrien La Marca, Victor Julien-Laferrière, Amaury Viduvier, Ismaël Margain, Guillaume Bellom
Les parfums orientaux des Pagodes de Debussy forment un portique tout trouvé pour ce quatrième concert du 14e Août musical de Deauville. Le réel laisse la place à un rêve musical, impalpable et fragile sous les doigts de Guillaume Bellom, avant que deux chefs-d’œuvre chambristes ne prolongent l’atmosphère envoûtante de cette soirée du 31 juillet 2015. D’abord la force et l’impétuosité du Quatuor avec piano de Schumann, issu de l’incroyable moisson chambriste du compositeur en 1842 (en quelques mois se succèdent les trois Quatuors à cordes, le Quintette et le Quatuor avec piano, puis les Phantasiestücke opus 88) et défendu par une équipe de choc composée d’Ismaël Margain, Lyia Petrova, Adrien La Marca et Victor Julien-Laferrière. Après l’entracte, ce sont les sortilèges de la clarinette d’Amaury Viduvier qui s’invitent dans le trop rare Quintette opus 34 de Weber. Comme souvent avec la clarinette, l’œuvre est née de la rencontre entre un compositeur et un virtuose hors-norme, en l’occurrence Heinrich Bärmann, soliste à l’orchestre de la Cour de Munich et qui avait croisé la route de Weber en 1811. Deux concertos et un Concertino allaient bientôt suivre pour mettre en valeur les montées espiègles et le velouté si caractéristique de l’instrument. Le Quintette prendra un peu plus de temps à Weber, mais c’est dans le même esprit joyeux qu’il sera achevé en 1815, avec au cœur de l’ouvrage un splendide Adagio où apparait tout le potentiel expressif de la clarinette. Pour le soutenir dans sa lourde tâche, Amaury Viduvier, un fidèle du festival, sera accompagné par le quatuor Arod, une nouvelle formation française qui faisait alors ses débuts à Deauville, mais qui n’allait pas tarder à faire parler d’elle en remportant quelques mois plus tard le premier prix du prestigieux concours Nielsen.