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9 août 2017

16ème Août musical de Deauville - mercredi 09 août 2017
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Ensemble Ouranos, Bruno Philippe, Guillaume Vincent

ALBERTO GINASTERA (1916-1983)

Danzas argentinas pour piano opus 2 (1937)

DARIUS MILHAUD (1892-1974)

Saudades do Brasil pour piano opus 67 (1920)

HEITOR VILLA-LOBOS (1889-1959)

A Prole do bebê pour piano Assobio a jato pour flûte et violoncelle W 493 (1950)

La première partie de ce concert nous fait franchir l’Atlantique et nous mène en Amérique latine. D’abord en Argentine, en compagnie de l’un de ses plus fameux compositeurs, Alberto Ginastera (1916-1983), aujourd’hui connu pour ses opéras (Bomarzo), ses ballets (Estancia) et son abondante production orchestrale. Comme d’autres œuvres de jeunesse et comme le titre le suggère, ses Danzas argentinas op. 2 infusent du folklore national dans le piano. Les titres de ces trois pièces brèves (une à trois minutes) parlent d’eux-mêmes. Dans la Danse du vieux gardien de troupeau, presque possédée, la main gauche n’utilise que les touches noires et la droite les blanches. La Danse de la jeune fille, plus tranquille, se balance sur son rythme à 6/8 et sur deux idées mélodiques. Furiosamente ritmico e energico, la Danse du gaucho impose un mouvement régulier et obstiné de croches de la main gauche et s’achève par un glissando fortissimo.

Darius Milhaud (1892-1974), né à Marseille, composera ses Saudades do Brasil après son séjour à Rio de Janeiro, comme secrétaire de Paul Claudel, alors diplomate, en 1917-1918. Chacune des douze danses à deux temps de cette suite porte le nom d’une ville (Sorocaba) ou d’un quartier de Rio (Copacabana, Ipanema, Tijuca) et repose sur un rythme de tango ou de samba. Le mot portugais saudade signifie mélancolie, état que Milhaud transcrit par des tempos très contrastés, modéré à nerveux en passant par vivement et tranquille.

Le voyage se poursuit au Brésil en compagnie de Heitor Villa-Lobos (1889-1959) et ses trois cahiers pour piano qui présentent A Prole do bebê (la famille du bébé) : les poupées, les petits animaux et les sports. Malgré son titre, cette collection de pièces brèves n’a rien d’une musique pour bambins ou apprentis musiciens : elle requiert en effet une technique d’acier.

FRANCIS POULENC (1899-1963)

Sonate pour violoncelle et piano (1948)

Alors que la sonate pour clarinette et piano et, bien sûr, la sonate pour flûte et
piano connaissent un succès qui ne se dément pas, celle pour violoncelle
et piano n’a pas bonne réputation. La plupart des commentateurs la juge
superficielle, secondaire, ou inégale. Poulence l’entreprit « à Brive en 1940 », comme l’indique la partition, alors qu’il résidait chez son amie Marthe Bosredon. À la même époque, il esquisse L’Histoire de Babar, le petit éléphant. A cause des années de guerre et d’autres projets, dont la magnifique cantate Figure humaine sur des textes de Paul Eluard, Poulenc va laisser ses ébauches dans un tiroir avant que le violoncelliste Pierre Fournier ne sollicite le compositeur. Il termine sa sonate en 1948 et la crée l’année suivante, salle Gaveau, avec Pierre Fournier à qui elle est dédiée (ainsi qu’à Marthe Bosredon). D’une durée d’une vingtaine de minutes, elle s’organise en quatre mouvements. Le premier allegro – tempo di marcia, marqué sans traîner commence par de grands écarts mélodiques sur un ton badin, presque désinvolte, typique du compositeur. Après une transition, plus lyrique, qui semble faire glisser les notes conjointes, le piano présente une seconde idée, plus grave, très sensiblement plus calme. Ambigu, ce mouvement saute d’une humeur à une autre au gré de nombreux changements de mesures et d’un chromatisme acéré. La cavatine (terme emprunté au vocabulaire de l’opéra qui désigne une pièce brève), commence pianissimo par une introduction du piano seul très calme, préparant l’entrée très doux du violoncelle avec sourdine. Après cette première partie, élégiaque, le violoncelle va s’animer avant de retrouver la quiétude des premières mesures, excessivement calme. Le troisième mouvement, intitulé Ballabile (un terme italien appelant la danse) se veut très animé et très gai. Le finale s’ouvre par de puissants accords du piano et de larges gestes du violoncelle, largo, très librement avec
un presto subito. Les cinq dernières mesures retournent au climat grave
des premières. Chacun appréciera cette sonate selon sa sensibilité.

Composé au début des années 1930 avant d’être créé dans sa version définitive en 1940, le sextuor pour quintette à vent et piano fait l’unanimité. Il est vrai qu’il rappelle que Poulenc, comme Stravinski, préférait le caquetage insolent des vents aux sanglots longs des violons. Dès les premières mesures, très vite et emporté, l’auditeur est happé par des gammes ascendantes (piano, basson, clarinette, hautbois) puis une singulière animation des vents soutenue par les doubles croches du piano. Le basson interrompt l’agitation de la volière par un solo mélancolique auquel répond le piano, puis le hautbois, puis la flûte, puis le cor. Cette succession d’éléments disparates se poursuit jusqu’à la fin de premier mouvement. Le Divertissement s’ouvre, andantino, par un solo de hautbois très doux et expressif, vite rejoint par les autres instruments. Ici encore, l’hétérogénéité domine et le métronome n’hésite pas à s’emballer (le double plus vite) avant une fin pianissimo. Comme attendu, le finale, part à toute allure, prestissimo, et prend le chemin imprévisible et insouciant du premier mouvement, plein d’éclat et d’humour, qu’un subito très lent viendra barrer.

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À (RÉ)ÉCOUTER

Francis Poulenc (1899 - 1963), Sextuor pour quintette à vent et piano, FP 100

REPLAY
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