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29 avril 2023

27e Festival de Pâques de Deauville - samedi 29 avril 2023
Salle Elie de Brignac-Arqana -

Les interprètes : Trio Arnold, David Moreau, Shuichi Okada, Pierre Fouchenneret, Manuel Vioque-Judde, Gabrielle Lafait, Simon Dechambre, Bumjun Kim, Arthur Hinnewinkel

ALFRED SCHNITTKE

Quatuor pour piano et cordes (1988)

Auteur dans sa jeunesse d’un Quatuor pour piano et cordes en un mouvement, Gustav Mahler laissa également les esquisses d’un autre mouvement pour cette formation. Plus d’un siècle plus tard, Alfred Schnittke, grand admirateur de la musique de son aîné, reprit ces esquisses de Scherzo pour produire à son tour un Quatuor pour piano et cordes en un mouvement. L’idée initiale, qui consistait à produire un mouvement dans le style mahlérien, évolua bien vite en un projet plus original : dans sa partition, Schnittke orchestre la quête impossible de ce mouvement inexistant, faisant évoluer les instruments comme s’ils cherchaient la voie de Mahler et échouaient à trois reprises ; après un sommet d’exaspération typique de la musique de Schnittke (avec clusters de piano et glissades des instruments à archet), l’œuvre s’achève sobrement sur la citation du fragment mahlérien qui nous est parvenu.

ROBERT SCHUMANN

Quatuor pour piano et cordes en do mineur WoO32

Alors qu’il est encore étudiant pianiste auprès de son futur beau-père Friedrich Wieck, Robert Schumann se prend de passion à l’été 1828 pour la musique de Franz Schubert. Le décès de celui-ci en novembre de cette même année bouleverse visiblement le jeune homme qui laisse dans son journal à la date du 31 quelques mots révélateurs : « Mon quatuor – Schubert est mort – consternation ». Au même moment, Schumann s’attelle en effet à l’écriture d’un ambitieux Quatuor pour piano et cordes qui restera à l’état d’œuvre de jeunesse ; si le manuscrit autographe comporte la mention « op. V », le compositeur n’intégrera pas la partition à son catalogue.
On pourra être surpris devant une telle décision : l’œuvre ne manque ni de panache, ni de maîtrise architecturale, ni de profondeur expressive. Le premier mouvement associe habilement l’héroïsme du premier thème et la tendresse nostalgique du second, le Menuetto est particulièrement ludique avec ses appuis changeants, l’Andante tisse joliment les chants et les contrechants des quatre instruments, et le finale brille par le caractère volontaire de son motif rythmique principal. Ce sont sans doute les fortes inspirations schubertiennes qui ont poussé Schumann à ne pas considérer sa partition digne de représenter son propre style ; car il est vrai que dans les traits scintillants du clavier, dans les détours du langage harmonique, dans la réalisation de certaines transitions, la proximité avec Schubert (et notamment son Trio pour piano et cordes D. 929) est manifeste. Il reste que le jeune Schumann prit à cœur l’écriture de ce Quatuor en ut mineur : il remania plusieurs fois son ouvrage au gré des séances de musique de chambre qui le voyaient se mettre au piano aux côtés de ses amis. Une ultime lecture intégrale de la partition, le 28 mars 1829, lui
attira les louanges de son professeur Friedrich Wieck. Si l’œuvre n’eut pas le rayonnement public qu’elle aurait mérité, elle joua probablement un rôle essentiel dans la transformation d’un jeune aspirant pianiste en compositeur majeur de son siècle.

 

JOHANNES BRAHMS

Sextuor à cordes n° 1 en si bémol majeur op. 18

Première grande œuvre de musique de chambre achevée par Johannes Brahms à l’issue de l’été 1860, le Sextuor op. 18 est également une pièce fondatrice pour une formation qui n’avait guère de modèles auparavant. Seul le Sextuor op. 140 de Louis Spohr (paru en 1850) a pu servir d’exemple au jeune Brahms qui, d’ailleurs, commença l’écriture de son ouvrage peu après le décès de son aîné. Comme Spohr, Brahms montre une prédilection pour des thèmes lyriques qui circulent parmi tous les instruments sans exception, et il limite les passages de développement à des sections clairement définies, ce qui rendra sa partition particulièrement agréable à jouer parmi les milieux chambristes de l’époque. Ce caractère généralement chantant, plaisant et lumineux vaudra un temps à l’œuvre le surnom de Frühlingssextett (« sextuor de printemps »).
La patte brahmsienne est cependant bien reconnaissable dans le contrepoint travaillé de l’ouvrage, le compositeur jouant sur des effets savants de superposition de lignes d’accompagnement et de contrechant qui viennent animer d’un mouvement formidable les thèmes. C’est ainsi que le premier thème réapparaît comme galvanisé au sommet du premier mouvement, le premier violon se lançant en octaves héroïques dans le registre aigu, le second violoncelle répétant obstinément la basse à la manière d’une pédale d’orgue. Après cet Allegro non troppo au lyrisme généreux, l’Andante ma moderato qui suit s’ouvre sur une marche sérieuse en ré mineur. Les variations passionnées qui lui succèdent montrent bien que cette gravité est avant tout prétexte à un jeu instrumental, et la lumière de la modulation en mode majeur au milieu du mouvement achève de détendre l’atmosphère – on notera au passage le goût de Brahms pour la musique populaire, perceptible quand l’alto fait résonner sa corde à vide à la manière d’une vielle à roue. Le bref Scherzo qui fait office de troisième mouvement confirme cette dernière impression, sa partie centrale ressemblant à une furieuse danse rustique. Le finale quant à lui renoue avec la grâce chantante du mouvement initial. Une ultime section en accelerando conclut dignement ce chef- d’œuvre de jeunesse qui suscitera l’admiration du difficile violoniste Joseph Joachim comme de la très connaisseuse Clara Schumann.

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29 avril 2023

À (RÉ)ÉCOUTER

27e Festival de Pâques de Deauville, samedi 29 avril 2023
David Moreau violon , Simon Dechambre violoncelle , Gabrielle Lafait violoncelle , Arthur Hinnewinkel piano
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Johannes Brahms (1833 - 1897), Sextuor à cordes n° 1 en si bémol majeur, op. 18

27e Festival de Pâques de Deauville, samedi 29 avril 2023
Pierre Fouchenneret violon , Shuichi Okada violon , Manuel Vioque-Judde alto , Simon Dechambre violoncelle , Bumjun Kim violoncelle , Gabrielle Lafait violoncelle
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