31 juillet 2012
Les interprètes : Ensemble Initium, Adrien Boisseau, Bruno Philippe, Ismaël Margain, Guillaume Bellom
Même dans sa deuxième partie consacrée à Beethoven, l’esprit de Mozart reste présent tout au long de ce concert du mardi 31 juillet. Preuve de sa révérence à l’égard de son aîné salzbourgeois, le natif de Bonn s’appuyait en 1801 dans ses variations pour violoncelle et piano WoO 46 sur le duo de Pamina et Papageno dans La Flûte enchantée, après s’être quelques années plus tôt mesuré au Quintette K452 pour piano et vents de Mozart en écrivant son propre Quintette opus 16 pour la même formation. Comme de coutume, l’ensemble Initium est ici à la manœuvre en compagnie de Guillaume Bellom au piano.
Place donc à Mozart pour la première partie, avec l’irrésistible Trio pour clarinette, alto et piano K498, esquissé pour la petite histoire au beau milieu d’une partie de quilles, et ce trésor négligé qu’est l’Adagio et Rondo K617. Négligé, car composé à l’origine pour une formation unissant flûte, hautbois, alto, violoncelle et… armonica de verre. Immédiatement reconnaissable à sa sonorité cristalline, ce drôle d’instrument mis au point par Benjamin Franklin connut une certaine vogue à Vienne dans les dernières décennies du XVIIIe, à tel point que Mozart lui consacra plusieurs pièces, toutes destinées à la virtuose aveugle Mariane Kirchgeßner. Les difficultés matérielles pour interpréter cette pièce dans sa formation initiale ne doivent cependant pas nous priver du plaisir tout simple que celle-ci procure, notamment dans le refrain du rondo désarmant de tendresse. Avec son jeu aérien, Guillaume Bellom joue les illusionnistes, bien secondé par Edouard Sabo et Guillaume Deshayes côté vents et Adrien Boisseau et Bruno Philippe côté cordes.