8 août 2015
Les interprètes : Mi-Sa Yang, Bruno Philippe, Guillaume Vincent, Ismaël Margain, Guillaume Bellom
Un concert de clôture en forme de joyeuse pochade wagnérienne ! Cette 14e édition de l’Août musical de Deauville se terminait en effet par deux pièces à quatre mains moquant gentiment le maître de Bayreuth, tout en lui rendant hommage. Ce sont d’abord les Souvenirs de Munich de Chabrier de 1885-86, où les beaux thèmes de Tristan et Isolde sont fouettés sur des rythmes endiablés, suivis des Souvenirs de Bayreuth, écrits conjointement à la même époque par Gabriel Fauré et André Messager et qui rudoient quelque peu la Chevauchée des Walkyries. Trois pianistes sont ici à la manœuvre pour participer à cette grande libération des musiciens français de la trop forte emprise wagnérienne, en l’occurrence Guillaume Vincent, Ismaël Margain et Guillaume Bellom. On retrouve d’ailleurs ce deux derniers en ouverture de ce concert du 8 août 2015 avec une rareté absolue de Franz Schubert, un Andante à quatre mains extrait d’une sonate inachevée et qui parvient, comme les plus belles inspirations de leur auteur, à suspendre le temps et serrer les cœurs. Deux trios aussi dissemblables que possible complètent ce programme, en l’occurrence le Trio n°1 de Mendelssohn, chef-d’œuvre de la maturité du compositeur et reconnu immédiatement comme un exemple à suivre (ce fut le cas de Schumann, enthousiaste lors de la création), et le Trio n°1 de Chostakovitch, un travail étonnant pour un jeune homme de dix-sept encore élève au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Deux trios donc, et deux équipes de choc composées spécialement pour l’occasion : pour Mendelssohn, Guillaume Bellom est entouré d’Alexandra Soumm au violon et Yan Levionnois au violoncelle, tandis que pour Chostakovitch Guillaume Vincent peut compter sur le soutien de Mi-Sa Yang et Bruno Philippe. Un finale en apothéose pour patienter jusqu’à la prochaine édition en août 2016.