Concert de clôture du 28 octobre 2023
Les interprètes : Alina Wunderlin, Brittany Olivia Logan, Claire Antoine, Floriane Hasler, Sahy Ratia, Laurence Kilsby, Stefan Egerstrom, David Zobel, Antoine Palloc
Par ordre d’entrée en scène, le chant français fut le second à régner sur l’opéra européen, après l’italien mais avant l’allemand, le russe ou le tchèque qui ne s’imposèrent qu’à la faveur de l’élan romantique pour l’expression « nationale ».
Institué par Louis XIV en 1669, inauguré deux ans plus tard, l’opéra français ne se voulait pas national. Dès sa naissance il fut un genre en soi, codé mais universel. Un art multiple hérité à la fois du ballet aristocratique et de la déclamation tragique. Danse, énergie, fantaisie, élocution se mêlent dans des décors luxuriants. Grand spectacle et texte-roi : ce paradoxe nous distingue.
C’est en tout cas ainsi que notre art s’est imposé de Pomone à Saint-François d’Assise, élargi au gré des modes et des influences, mais perpétué par Rameau, Grétry, Berlioz, Gounod, Bizet, Massenet, Debussy, Poulenc et les autres. Art prétendu contraire au bel canto italien, et pourtant si vocal. Si divers dans sa singularité. Ne doit-il pas ses chefs-d’œuvre aux Européens Lulli, Gluck, Meyerbeer, Rossini, Donizetti, Verdi, Offenbach ?
C’est cet art, délicat et pourtant assez fort pour demeurer vivace trois siècles et demi après son invention, que l’Académie de la voix se propose de transmettre au cours d’une semaine aux Treilles dont le professeur invité sera l’incomparable Annick Massis. Style, langage, technique, répertoire, qui mieux que la soprano parisienne – secondée comme chaque saison par nos chefs de chant et notre équipe artistique – peut aujourd’hui en transmettre les secrets ?