Souvenirs d’Italie
Le charme de l’Italie a été
immortalisé en musique par de nombreux compositeurs, tant italiens
qu’étrangers. De diverses manières, Felix Mendelssohn-Bartholdy, Piotr
Ilitch Tchaïkovski ou encore Igor Stravinsky ont puisé leur inspiration
dans les contrées transalpines et leurs caractéristiques : chez
Mendelssohn, la Symphonie n° 4 « italienne », légère et brillante, retrace d’heureuses impressions de voyage. Dans son Souvenir de Florence
pour sextuor à cordes, Tchaïkovski évoque la capitale de la Toscane
qu’il aimait tant. L’œuvre capte la luminosité des pierres florentines ;
ce n’est probablement pas un hasard si le mouvement lent, où le
compositeur russe exprime souvent une nostalgie toute slave, semble ici
dénué de toute mélancolie pour adopter un lyrisme épanoui.
Le seul et unique quatuor à cordes de Giuseppe Verdi pourrait
s’intituler « Souvenir de Naples », tant l’œuvre est associée à cette
ville : l’élaboration du quatuor vint remédier à l’oisiveté napolitaine
du compositeur alors qu’il attendait la création, sans cesse retardée,
de son opéra Aida au théâtre San Carlo. Gioachino Rossini eut également l’oisiveté heureuse : pleine de fraîcheur, sa Sonate à quatre pour deux violons, violoncelle et contrebasse
est l’œuvre d’un enfant de douze ans adressée au riche propriétaire
chez qui il passait alors ses vacances, dans la région de Ravenne.
Cessons un temps d’admirer
les paysages de la botte pour plonger dans les partitions : l’influence
italienne est avant tout musicale dans la Suite italienne, tirée du ballet Pulcinella.
Dans cette œuvre, Stravinsky reprend des pièces baroques de
compositeurs transalpins, dont Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736).
Sous ce masque, on devine cependant les traits du compositeur du Sacre du printemps, notamment dans les rythmes sévères et endiablés de la Tarantella. Ludwig van Beethoven adopte un masque semblable dans l’air Ah ! Perfido, œuvre singulière qui suit le modèle des opéras italiens de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). Quant aux Serate musicali
de Rossini, elles sonnent comme les ultimes fragrances d’un certain
style italien en voie de disparition : le compositeur s’est depuis peu
retiré du monde de la création lyrique et n’écrira presque plus de
musique.
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