Musiques contes et légendes
De nombreux compositeurs ont trouvé l’inspiration en se plongeant dans les contes et légendes. Le personnage farceur de Till l’Espiègle, figure de la littérature populaire allemande, est ainsi le héros d’un poème symphonique de Richard Strauss (1895).
Quelques années plus tard, en 1917, Igor Stravinsky compose son Histoire du soldat sur un texte de Charles-Ferdinand Ramuz… mais c’est bien un ancien conte russe qui suscite la trame de la pièce (le pacte d’un soldat-violoniste avec le diable).
Pour Maurice Ravel, l’écriture de Ma Mère l’Oye (1910) est l’occasion d’une évasion dans le monde de l’enfance qu’il appréciait tant, quelques années avant de composer L’Enfant et les sortilèges. Son œuvre pour piano à quatre mains était d’ailleurs initialement destinée à être interprétée par les deux enfants d’un couple d’amis, les Godebski. Si les contes de fée ont pareillement joué un rôle important pour la musique de chambre de Robert Schumann à la fin de sa vie, ce sont surtout les singularités narratives de ce genre littéraire qui ont fasciné le compositeur, l’amenant à imaginer des formes musicales originales pour ses œuvres. Ni les Märchenbilder (« Images de contes de fée », 1851) ni les Märchenerzählungen (« Récits de contes de fée », 1853) ne font d’ailleurs explicitement allusion à des histoires précises, laissant libre cours à l’imagination des auditeurs.
Ce n’est pas non plus un récit qui influence Gustav Mahler pour le troisième mouvement de sa Symphonie n° 1 (1888) mais une gravure extraite d’un vieux recueil de contes de fée : « L’Enterrement du chasseur ». L’image représente le corps du défunt accompagné au cimetière par les animaux de la forêt, ce qui explique le mélange de gravité et d’ironie qui rend cette musique si mémorable.
Quant au compositeur minimaliste Terry Riley, il s’appuie sur un conte de sa propre invention dans Sunrise of the Planetary Dream Collector (1980) : c’est l’histoire d’un être surnaturel qui erre la nuit sur la planète et recueille les rêves des dormeurs afin de les implanter dans d’autres esprits endormis la nuit suivante…
copyright photo : P. Willelms
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